L’histoire de la Salmoniculture de Pont-Kerlo commence lorsque la société Hardy et Fourgassié fonde le 29 juillet 1959 à Plouay une société civile d’exploitation piscicole sur la rivière du Scorff. Située sur une propriété de 12 hectares environ, au lieu-dit de Pont-Kerlo sur les communes de Plouay (Morbihan) et Arzano (Finistère), l’entreprise est spécialisée dans l’élevage de truites. Un barrage est construit en amont de la pisciculture à partir de 1960 afin de lancer la production, bien que l’autorisation administrative d’exercer ne soit délivrée qu’en 1962.
La société est d’abord gérée par Pierre Hardy, puis à partir de 1972 par Pierre-Yves Fourgassié. Elle a pour objet premier le repeuplement des rivières en truite sauvage (truite fario), mais aussi le commerce de la truite de consommation (truite arc-en-ciel).
La truite fario est une espèce autochtone de Bretagne, difficile en pisciculture, destinée à être vendue aux sociétés de pêche et aux particuliers désirant repeupler leur rivière en reproducteurs.
La truite arc-en-ciel est originaire de l’ouest des États-Unis et du Canada ; elle est courante en pisciculture.
La salmoniculture emploie en moyenne 8 à 9 salariés. Elle vend et achète les œufs, les alevins (jeunes truites), les truites adultes vivantes ou congelées. Les ventes à l’international (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, États-Unis, Suisse) reflètent le dynamisme d’une activité florissante, poussée par une politique de développement au niveau national.
Son histoire donne également un bon aperçu des effets de la production piscicole sur l’environnement. L’utilisation abondante de produits chimiques provoque la pollution des eaux, préoccupation croissante qui tend à être de plus en plus surveillée tout au long de la période. La société est aussi touchée par de nombreux sinistres durant son existence, notamment lors de la sécheresse de 1976 qui, alliée à une dégradation de la qualité des eaux de la rivière, lui fait perdre la quasi-totalité de son cheptel.
Ce qui ne l’empêche pas de rapidement se développer jusqu’à dépasser de 5 à 10 fois sa production autorisée. L’entreprise est vendue en 1986 à la société anonyme Le Dreff, mais l’exploitation s’arrête en 2000 du fait du non-respect des quotas de production autorisés.